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Lettres ouvertes à la Cinémathèque Française
7 février 2016

Témoignage 8. L. B

Travailler à la Cinémathèque pour moi n'était pas écrit d'avance. En effet, j'avais candidaté à un autre poste géré par City One mais compte tenu de mon trop faible niveau d'anglais, j'ai été amené à travailler à la Cinémathèque. Ce qui n'était pas plus mal, ayant fais des études en Histoire de l'Art, je restais dans le domaine culturel.

J'ai donc enchaîné les contrats ponctuels durant toute ma période à la Cinémathèque. Les contrats n'étaient pas toujours d'actualité, puisque je recevais systématiquement mon contrat après avoir travaillée. Il m'est arrivée durant un mois de travailler sans aucun contrat, je me disais toujours que le contrat arriverait bien. Il fallait toujours vérifier ses contrats et ses heures, les erreurs étaient très fréquentes. Il manquait souvent des heures, surtout suite à des modifications de planning de la part de City One. L'obligation légale est de recevoir le planning au minima 2 semaines avant, et c'est vraiment un minimum. Avec City One on recevait notre planning le vendredi pour le lundi suivant, sous peine qu'il ne change pas entre temps. Et puis c'était toujours la surprise, malgré avoir donné des jours de disponibilité très nombreux, c'était un peu la loterie. Combien de jours, d'heures vais-je travailler ?
Pendant presque 1 an je n'étais pas formée au logiciel de billetterie et à l'accueil. Je venais donc ouvrir les salles, accueillir le public à l'entrée des expositions. Dès que l'exposition se terminait, environ tous les trois mois, j'entendais quasiment plus parler de City One, on ne me donnait presque plus d'heures, quelques heures par ci par là, quand ça les arrangeaient surtout. M'appeler la veille à 20h pour remplacer X malade le lendemain était très fréquent, voire m'appeler le matin même. Ayant besoin d'argent comme tout le monde et ne voulant pas que l'on me pénalise je disais OUI.

Lorsque l'exposition était terminé, je demandais si je pouvais travailler sur un autre site en attendant que l'affluence du public revienne, on me disait toujours oui mais finalement je restais toujours dans l'attente qu'on m'appelle pour la Cinémathèque. Parce qu'à la Cinémathèque c'est comme cela que ça se passe, on est dans l'attente, on vous prend quand le besoin est là et on vous jette quand on n'a plus besoin de vous. Ça ne les dérangeaient pas non plus que je finisse à 22h et revenir le lendemain à 9h. Et au contraire, on m'appelait pour commencer à 17h et finir à 20h. Sachant que j'ai 1h30 de trajet aller-retour minimum, l'opération n'était pas très rentable pour moi.

Mais puisqu'ils profitent des contrats précaires et de notre besoin de travailler, j'étais toujours présente. Il n'y a pas eu 1 SEUL jour ou je n'ai pas répondu présente, je n'étais jamais malade !
On est de vrais bouche trou et on nous le fait comprendre dès notre arrivée. Il m'est arrivée plusieurs fois de travailler toute une journée entière avec des gros créneaux de pause, le dimanche par exemple, ils aimaient bien faire cela le dimanche. Il m'arrivait donc de commencer à 10h de terminer à 20h mais au final être payé 6h30. Comment est-ce possible ? C'est très simple, faites travailler quelqu'un de 10h à 12h puis de 14h à 16h et enfin de 17h30 à 20h, et vous aurez 3h30 de pause dans la journée soit 3h30 de travail rémunéré en moins ! Et pourtant vous avez passé votre journée entière à la Cinémathèque !

Lorsque j'ai été formé, j'ai un peu plus travailler en tous cas au début ! Et quand j'avais (la chance) de travailler une journée entière, loin sans mal, je pouvais avoir 15 mn de pause dans toute ma journée. Une journée à la Cinémathèque prévue par City One pouvait se présenter ainsi :
12h - 17h 45
18h -20h

Plus j'avançais dans le temps, et moins j'avais d'heures. Sur les trois derniers mois on les comptait sur une main, 6h de travail dans une semaine par exemple...

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