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Lettres ouvertes à la Cinémathèque Française
9 février 2016

Témoignage 22.

Tout comme la plupart de mes anciens collègues, j'ai débuté le travail à la Cinémathèque française avec beaucoup d'espoir, de motivation et de plaisir. Cependant, j'ai décelé quelques petits désagréments dès le départ ou plutôt, j’ai été assez surpris de voir combien la hiérarchie était marquée. Moi qui travaille depuis mes 18 ans, j’ai pourtant eu l'expérience de la hiérarchie.
Mais là, c'était archaïque, c’est à peine si nous avions le droit de regarder nos supérieurs dans les yeux et si nous avions le malheur de tutoyer par mégarde la très haute responsable de la billetterie et de l'accueil des publics, nous avions le droit non pas à une remarque en direct (on ne s'adresse pas aux petites gens), mais à celles de ses « valets » qui descendaient pour nous indiquer alors qu'il ne fallait SURTOUT jamais recommencer... hallucinant.
Mais à ce fait plutôt anecdotique s'ajoute l'expérience avec ladite « Mussolini », responsable d'exploitation chez City One qui elle-même semblait avoir un dédain, voir un dégoût assez profond pour ses employés... Hormis ce comportement que je pensais, naïvement, plus de notre époque, nous devons en plus subir leur manque d'organisation (ou d’égard) avec des contrats qui n'arrivent pas ou qui arrivent au compte-goutte et un compte d'heure incorrect, et donc des papiers inexploitables lorsque l'on doit s'inscrire au chômage...
Autre point important et assez aberrant quand j'y repense ; en tant qu'employé de City One nous n'avions pas le droit de sympathiser avec ceux de la Cinémathèque, sous peine de se faire purement et simplement renvoyer. Les frontières devaient encore une fois être établies et nous autres en bas du bas de l’échelle ne devions en aucun cas nous mélanger au personnel de la CF. Ambiance. Si un poste se libérait au sein de l'organisme, ce n'était même pas la peine d'imaginer que nous pouvions y prétendre... non, mais franchement des larbins dans leurs bureaux ! Quel affront !
Pour en revenir à City One, j'ai eu la chance d'obtenir un cdd, et donc de travailler sans trop m'inquiéter de ne pas être rappelé... sauf que ça n'a pas duré puisque j'ai été relégué au poste de ponctuel. Au départ ça ne me dérangeait pas vraiment, j'avais un travail c'est ce qui comptait. Sauf que l'on m'appelait quasi la veille pour le lendemain pour savoir si je pouvais honorer une mission de... 2 heures voir 1heure… et finalement quasiment plus rappelé.
Si je disais non, j’avais le droit à une menace sous couverture, « c’est noté, je vois qu’on ne peut pas compter sur toi »… Ce genre de commentaires, franchement oppressants pour quelqu’un qui doit impérativement garder son emploi étaient assez fréquents.
Au rôle de bouche-trou s’ajoutent des heures de pauses extralongues, qui s’étirent parfois jusqu’à trois heures et malgré nos suppliques pour qu’ils revoient nos plannings, rien n’était fait. Comment travailler dans de bonnes conditions quand on est menacé sans cesse d’être viré, comment travailler avec envie quand on est surveillé sans cesse avec suspicion, presque comme si nous étions indignes de confiance. Ce n’est pas le bagne non, mais mis bout à bout, ces désagréments et ces conditions de travail tuent définitivement l’enthousiasme.
Malgré tout, j’y ai connu des gens adorables, tous très volontaires qui adorent ce lieu et j’y ai rencontré des clients extrêmement intéressants pour qui l’institution ne semble pourtant avoir que peu d’égard. En réalité, j’ai l’impression que si nous ne sommes pas des gens « importants » l’administration n’a que peu de respect pour tous ceux qui la font pourtant tourner avec amour. Quant à City One, les mots me manquent pour décrire la manière dont il traite leurs employés, en tout cas ceux affectés à la Cinémathèque Française. 
Je terminerai ce témoignage en appuyant sur le fait que je ne souhaite en aucun cas porter préjudice à mes collègues et en espérant que la Cinémathèque Française aura plus de considération pour ceux « d’en bas » en écartant par exemple, tout employeur se targuant d’avoir des similitudes avec des dictateurs fascistes.

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